Dès les premiers mois de la vie d’un enfant, il est important d’examiner ses yeux. La présence de taches blanchâtres dans la pupille ou de reflets anormaux (par exemple sur des photos) peut être le signe d’une pathologie oculaire telle le rétinoblastome (tumeur maligne de la rétine). Dès qu’un doute surgit, il faut consulter un optométriste pour un examen détaillé de l’œil afin de vérifier la santé visuelle de l’enfant. L’examen préventif prodigué par un optométriste ou un ophtalmologiste devrait par ailleurs devenir un réflexe de santé pour tout parent : vers les 6 mois, à 3 ans, avant l’entrée à l’école (4-5 ans) et ensuite tous les ans à partir de 6 ans.
Développement de la vision chez l’enfant
De la naissance à 3 mois
Le nourrisson voit d’abord ce qui se trouve près de lui. Vers 2 mois, il commence à percevoir les couleurs. L’apparition de la vision binoculaire (utilisation synchronisée des deux yeux) s’observe entre la 10e et la 16e semaine. Vers 2 ou 3 mois, il commence à suivre des yeux des objets qui se déplacent lentement.
De 3 à 6 mois
Autour de 5 mois, le bébé commence à développer sa vision stéréoscopique (vision en trois dimensions). À 6 mois, les yeux de l’enfant atteignent leur maturité mais il reste encore à développer la coordination entre les deux yeux.
De 6 mois à 8 ans
Le processus de coordination et de développement de la vision en 3D ne s’achève que vers 8 ou 9 ans, parfois même plus tard. Cette période critique nécessite surveillance et suivis afin de dépister tout problème ou anomalie éventuels.
Quelques signes à surveiller pour la santé visuelle de l’enfant
Consultez un spécialiste si votre enfant :
• ne suit pas le développement visuel qui correspond à sa tranche d’âge (par exemple, ses yeux ne sont toujours pas coordonnés après l’âge de 1 an ou bien il ne réagit pas au mouvement d’une personne ou d’un objet) ;
• cligne souvent des yeux, plisse le front ou se frotte les yeux ;
• est très sensible à la lumière ;
• a les yeux qui larmoient beaucoup ;
• se cache un œil pour regarder ;
• fixe un point en tournant la tête ;
• montre de l’inconfort si un œil est caché mais ne réagit pas si c’est l’autre ;
• se cogne souvent et a de la difficulté à s’orienter ;
• a un œil qui semble dévier.
Lorsqu’un problème visuel est détecté, il est généralement traité par des lentilles ophtalmiques (lunettes avec prescription), des exercices visuels (orthoptie) et même parfois par les médicaments ou la chirurgie. Il importe cependant que le traitement soit effectué le plus tôt possible puisque tout retard peut conduire au développement d’un œil amblyope (œil paresseux) ou d’anomalies de la vision binoculaire (comme l’absence d’une bonne vision en 3D).
Problèmes d’apprentissage liés à la vision
Les problèmes de vue ou de coordination visuelle influencent non seulement le développement de l’enfant, mais aussi son adaptation et sa réussite scolaire. Parmi les élèves du niveau primaire, les problèmes les plus souvent décelés sont liés à l’acuité visuelle, à l’état de la réfraction (myopie, hypermétropie et astigmatisme), à la coordination oculaire ou à la performance visuelle (mouvement des yeux et mise à foyer).
Comment favoriser le bon développement de la vue chez l’enfant ?
- Quand il regarde la télévision, l’enfant doit être assis à au moins 2 mètres de l’écran. Pour l’ordinateur, une distance de 55 à 65 cm est souhaitable.
- La lecture, les casse-têtes et le bricolage devraient être effectués à une distance d’au moins 30 à 40 centimètres.
- Toutes les 20 minutes, il est conseillé de détacher les yeux de l’écran ou de l’activité pendant environ 20 secondes (regarder devant soi vers l’infini).
- L’utilisation de l’ordinateur ou de la tablette doit être limitée et ponctuée de pauses.
- L’éclairage ambiant doit être suffisant et bien équilibré.
- Augmenter les activités physiques en plein air est considéré comme un moyen de réduire les risques d’apparition ou de progression de la myopie. Il faut encourager les enfants à aller jouer dehors au moins 90 minutes par jour.