Ambigu, borderline, mystérieux, transgressif mais aussi travailleur acharné, Tom Ford ne déroge au formalisme flamboyant de ses costumes noirs d’une impeccable élégance que pour enfiler une veste de gala en velours bleu marine ou rouge sang.
Noir comme la nuit, comme le mystère, comme ses parfums « Noir de Noir » ou « Black Orchid » ou comme le nom de sa maison de production de films « Fade to Black ». Noir aussi comme les montures de sa gamme de lunettes Tom Ford pour homme a l’allure geek et chic, sobres mais loin d’être austères.
« J’ai toujours été très visuel, toujours intéressé par le design. »
Enigmatique et racé, Tom Ford survole les plateaux de cinéma ou les podiums de mode avec discrétion, presque timidement. Aussi secrètement intense qu’il peut sembler calme en apparence, le designer-réalisateur avoue que la force créatrice qui l’habite ne lui laisse aucun repos. D’abord attiré par le métier d’acteur, le jeune texan du nom de Thomas Carlyle Ford suivra tour à tour des cours de théâtre, d’histoire de l’art et d’architecture. Et c’est pendant sa dernière année à la Parsons School of Design de Paris que la vocation de designer de mode s’impose à lui : « le meilleur équilibre, dira-t-il, entre l’art et les affaires. »
Impatient de briller, Tom Ford fera d’abord ses preuves à New York avant de s’envoler pour Milan où l’attendent un défi de taille et, quelques années plus tard, la consécration mondiale. En effet, le navire Gucci prend l’eau et c’est ce jeune prodige qu’on a choisi pour tenter de le remettre à flots. Tom Ford n’hésite pas à insuffler au vieux maroquinier de luxe italien un cocktail personnalisé et sulfureux composé d’élégance bourgeoise rétro-chic, de bling-bling légèrement criard et d’une onde de provocation sexuelle qui a pu en choquer plus d’un. Mais la formule fonctionne : Gucci est sauvé et développe son offre, passant en dix ans de 230 millions à 4 milliards de dollars de chiffre d’affaire annuel. Quant au style propre à Tom Ford, il n’a fait que s’affirmer et s’affiner pendant la décennie de son règne italien.
« Les images de la beauté de votre enfance restent avec vous pour la vie. »
Comme c’est la cas pour de nombreux créateurs accomplis, les sources d’inspiration de Tom Ford remontent à sa plus tendre enfance avec d’une part sa mère, un modèle d’élégance classique « bon chic bon genre » et de l’autre sa grand-mère paternelle avec son style à la fois classieux et exubérant « made in Texas ». C’est ce mélange de tape-à-l’œil texan et de chic européen qui forme depuis ses débuts son axe créateur.
En 2004, fort de presque 20 années d’expérience au cœur de l’exigeante industrie de la mode, Tom Ford quitte Gucci et fonde sa propre collection de produits optiques et de beauté, peu à peu additionnés d’une ligne vêtements, maroquinerie, chaussures, bijoux et autres accessoires. L’optique demeure toutefois son rayon fétiche avec des montures qui traduisent l’essence-même de sa démarche créatrice : raffinement, classicisme et audace.
« Mon objectif est d’aider les femmes à devenir la meilleure version d’elles-mêmes. »
Qu’il s’agisse d’optiques, de solaires Tom Ford au masculin ou de solaires Tom Ford au féminin, l’accent est mis sur des silhouettes minimalistes, propres, excessivement bien fabriquées.
Chez la femme, Tom Ford ressuscite le rétro hollywoodien – verres papillon ou yeux de chat – avec, comme des coup de pinceau audacieux, des apports géométriques ou angulaires, pour un ensemble à la fois simple et légèrement anticonformiste.
Chez l’homme, le style aviateur indémodable se pare de sépias ou de tons acidulés qui combleront tous les goûts. L’économie des formes, discrètement rehaussées du logo en forme de T, dissimule à peine l’exubérance de l’émotion sous-jacente.
Des modèles qui accentuent la personnalité tout en préservant l’onde de mystère qui entoure chacun et chacune d’entre nous ; qui décuplent notre côté glamour tout en préservant notre authenticité.